« Promesse » de Jussi Adler-Olsen

34) thriller danois (654 pg) lu en une semaine

Une 6ème enquête pour le département V dirigé par l’inspecteur Mørck en charge des cold cases. Aidé de sa célèbre équipe, qui s’est étoffé au fil des enquêtes à commencer par son assistant syrien, Assad, dont il aimerait percer les secrets, de sa secrétaire mais aussi enquêtrice hors-pair Rose et du dernier arrivé Gordon. L’insolite trio adoptera-t-il aisément ce grand bénêt sachant que c’est le chef, qui leur a mis dans les pattes pour lui rendre des comptes? Rien n’est moins sûr.

Bornholm, une île danoise de la mer Baltique, fin des années 1990. Le cadavre d’une jeune fille est retrouvé dans un arbre, son vélo broyé au bord de la route. Aucune trace du chauffard : affaire classée. Sauf pour un policier local, qui finit dix-sept ans plus tard par demander l’aide du Département V, spécialisé dans les cold cases. Avant de se tirer une balle dans la tête.
L’inspecteur Mørck et ses assistants Assad et Rose débarquent donc à Bornholm. En remuant le passé, ils prennent le risque de réveiller de vieux démons…
(4ème de couv. ed. Albin Michel)

Cette enquête nous mène sur différentes pistes. Le lecteur croit détenir la réponse mais Jussi Adler-Olsen n’a pas son pareil pour le perdre en conjectures et au final, nous offrir tout autre chose. Il nous ballade à travers différents personnages et mêle différentes intrigues et comme chaque fois, nous accompagnons aussi bien les bourreaux que les victimes.

Nous sommes aussi plongés dans un nouvel univers. Celui de l’ésotérisme et des sectes. Comme à chaque fois, Jussi Adler-Olsen explore un autre univers. L’immigration et du traitement des minorités étaient les thèmes choisis dans sa précédente enquête. Et chaque fois, le lecteur s’imprègne de la société danoise, de ses us et coutumes. Ici, il nous emmène au large de l’île d’Öland, une île suédoise, et nous fait découvrir la vie particulière et l’esprit propre aux insulaires.

Comme dans ma précédente critique, je garde les même critiques positives et négatives au sujet de ce roman policier. Cette fois-ci, même l’un des personnages essentiels du roman, Atu Abanshamash Dumuzi, apparaissent trop lisses et fades à mon goût. Des attributs essentiellement esthétiques et rien qui nous les rendent attachants ou à l’inverse, qui éveillent en nous des sentiments à leur égard positifs ou négatifs. Pour moi, un personnage bien construit dans un roman qui aucun rôle important doit éveiller quelque chose sinon il n’est pas réussi. Atu m’a laissée complètement indifférente. Ou était-ce le but recherché? Par contre, j’ai apprécié davantage Pirjo, qui joue un rôle essentiel mais une fois encore, ses actes se construisent vis-à-vis d’un homme uniquement. Je n’étayerai pas ma réflexion de faits au risque de découvrir l’intrigue.

Pour résumer, je trouve le rôle attribué à chaque personnage et les réflexions de ces derniers, assez paternalistes voir parfois misogynes. La femme n’existe que comme faire-valoir de l’homme. L’auteur n’en a pas conscience, je pense. Mais elle sont soit belles incarnant des fantasmes et les désirs des hommes (Alberte, Mona,Wanda Phinn, etc.), soit nymphomanes (Rose, la belle-mère âgée,etc.) , soit des tueuses sans pitié (Kimi dans « Dossier 64« ,Pirjo,etc.), soit tyranniques, soit des mères castratrices ou/ et infidèles, soit naïves à souhait, soit fragiles et victimes encore (Kimi encore, Shirley, Alberte, et tant d’autres), soit fortes et belles mais encore victimes!! Je ne parle pas uniquement de ce roman. Quand rencontre-t-on une femme équilibrée qui s’en sort??

Et au niveau de l’écriture, il y a des phrases qui manquent vraiment de sens. Dommage que je n’ai pas eu le courage de les noter mais vraiment… des idées pour l’intrigue, oui mais l’écriture n’est pas soignée ni fine. Je cite au hasard :

« Tu es comme une plume sur un poisson pour nous »

p.542

Un message reçu par Assad incompréhensible.

Des lourdeurs aussi et des répétitions, pas bien difficiles à trouver, en ouvrant une fois encore le livre au hasard:

« ..elle jugea bon de résumer l’affaire en mettant en avant l’intérêt que Habersaat avait porté à celle-ci. Puis elle relut à Synn Veland tout ce qu’elle avait répondu à Habersaat quand il l’avait interrogée. Apparemment, la femme n’avait pas de problème de mémoire car elle hochait la tête à peu près toutes les deux secondes avec tant de concentration que Carl finit par baisser les yeux sur ses pieds pour ne pas se mettre à hocher la tête, lui aussi. »

p.321

C’est soporifique tellement cela manque de dynamisme. C’est plat, répétitif. Ce manque de finesse est-il du à une mauvaise traduction ou à l’écrit initial?

Je vous laisse seul juge. Après Jussi Adler-Olsen plaît et a de nombreux fans. Il a reçu de nombreuses récompenses littéraires et moi-même j’avais dévoré « Délivrance« . Il détient plus de 13 millions d’exemplaires vendus dans le monde à son actif et reste une figure incontournable du thriller scandinave que l’on aime ou pas. Pour ma part, il est divertissant mais avec des hauts et des bas et il devrait soigner son écriture davantage car du talent, il en a.

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