« L’art de l’essentiel » de Dominique Loreau

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47) Réalisation de soi (254pg) lu, relu, apprécié, étudié sur 10 jours

« Avec trop on se perd, avec moins on se trouve. »

Tchouang-tseu, p.246

Cet essai paru en 2008 n’est pas un énième essai sur le rangement à ranger au côté de celui de Marie Kondo (surtout pas!). Bien au contraire. Son auteur au prénom épicène est une essayiste française, qui a puisé son inspiration au Japon où elle vit depuis les années 1970. Et détrompez-vous, ils vivent aussi dans des logements encombrés, remplis de possessions inutiles comme leurs lointains voisins européens, loin d’être épargnés par la fièvre de toujours posséder le dernier objet à la mode et de toujours avoir plus. Loin d’être satisfaits également, toujours stressés à chercher leurs affaires perdues au milieu d’objets inutiles, souvent en plusieurs exemplaires, ils vivent dans des intérieurs pleins à craquer. Elle s’est interrogée sur les raisons et sur les solutions. Elle puise sa sagesse dans le boudhisme zen et sa simplicité. Elle décrypte les comportements de la société de consommation et du monde occidental en général.

Elle nous explique les différentes peurs secrètes de faire le vide qui habitent les individus (la peur de perdre de l’argent, peur de l’insécurité psychologique,etc.) à leur insu parfois (peur de l’engagement, peur de regretter ensuite, etc) et dresse plusieurs portraits types de personnes qui souffrent de ne pas pouvoir désencombrer jusqu’à ne plus avoir un seul espace où s’assoir chez eux. Des cas les plus anodins au cas les plus extrêmes.

Des paragraphes courts mais efficaces, qui révèlent des choses auxquelles on ne penserait pas sur notre façon d’agir avec les objets, d’accumuler, de refuser de jeter ou celle de nos proches. Elle parle de différents attachements aux objets mais surtout qu’ils nous empêchent d’avancer, de liens qui nous font stagner.

« Tout ce qui stagne, croupit, durcit, se cristallise et finit par devenir poussière.« 

p.99

Dominique Loreau nous donne la recette de la simplicité mais surtout du bon sens perdu dans notre société moderne qui nous pousse toujours à acheter plus, du superflu, vite et sans prendre le temps de la réflexion.  Elle ne parle pas d’austérité, au contraire. Son credo, c’est profiter de la vie au maximum et vivre avec classe et beauté. Choisir la qualité, privilégier le peu sur la quantité. Apprécier ce peu. Et ne plus être esclave des choses car en avoir trop nous oblige à en prendre soin, un temps perdu pour faire autre chose et profiter de notre vie.

Son livre se découpe en 3 grandes parties, elles-mêmes divisées en 2 ou 3 chapitres. La première partie est consacrée aux bienfaits du désencombrement. Chapitre un, au quotidien. Chapitre deux, dans le mental.  Chapitre trois, plus de joie de vivre. La deuxième partie prépare au désencombrement avec le tri identitaire (chap. 1) et la prise de conscience (chap. 2). La troisième partie, c’est le passage à l’action avec l’inventaire du logis (chap. 1), les techniques (chap. 2) et après s’être désencombré (chap. 3) les erreurs à ne pas faire, les pièges à éviter,etc. Un essai vraiment complet et bien étayé.

Pour l’anecdote, ma meilleure amie, minimaliste, ne veux pas de cadeau en général, qui  représente un bien à ajouter chez elle sauf si c’est de l’occasion. Mais elle aime lire comme moi alors quand j’ai insisté pour son anniversaire pour pouvoir lui offrir quelque chose, elle m’a parlé de ce livre, déjà lu, qu’elle aimait beaucoup. Elle a « L’art de la simplicité » (best-seller 2006) qu’elle relit chaque année. Une autre de nos amies communes a celui-ci, qu’elle relit également chaque année. J’étais curieuse de le découvrir. Et elle m’a dit: « Lis-le avant de me l’offrir! ». J’ai donc acheté le livre le jour-même et commencé la lecture mais impossible de ne pas surligner les phrases-clés.

 » « Faire peau neuve » c’est se débarrasser, des émanations usées du passé). » p.168

D’habitude, je mets des marque-pages ou je les note mais là, chaque page, un élément même plusieurs à noter! Alors j’ai cessé la lecture au bout d’une cinquantaine de pages et j’ai fini par me l’offrir. Mon exemplaire est surligné en trois couleurs!! Je n’ai jamais fait ça.

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Et je l’ai lu, relu, étudié et surtout j’ai enfin réussi à jeter, mettre en cartons, des choses comme mes livres dont je me croyais incapable de me séparer. Elle consacre tout un paragraphe aux livres dans la 3ème partie (p.183-186) . Cinq cartons attendent d’aller à Recyclivres et certains édités en 2019. Le livre de Marie Kondo n’avait eu aucune incidence sur moi et je l’avais trouvé vraiment sans intérêt. Pour moi, elle est un peu folle alors que Dominique Loreau vit une vie saine où elle profite de chaque jour sans s’encombrer. Ses arguments m’ont parlée, convaincue et aidée aussi à mieux comprendre ce qui me liait si sûrement aux objets mais qui me privait de temps de liberté. Je me trimballe des cartons et des cartons à chaque déménagement (un déménagement tous les 3 ans en moyenne) sans arriver à jeter et il a fallu ce livre incroyable et tellement sensé. Je n’ai pas encore tout vidé mais croyez-moi, je vais le relire encore et encore et poursuivre sur ce chemin. On se sent plus léger. Et même mon compagnon, qui accumule aussi, s’est mis à trier et à remplir des sacs! Contagion positive. Les souvenirs sont en nous, je n’ai plus besoin de garder les objets. Même ma robe de mariée va partir à Emmaüs.

« Le passé est là pour nous donner un enseignement, pas pour nous figer dans son souvenir »    p.225

 

Merci Dominique Loreau pour ta sagesse! Auteur de 11 ouvrages et de plusieurs best-sellers, je pense sans hésiter que j’irai découvrir d’autres de tes essais. Je relis déjà des passages de cet ouvrage. Un auteur, qui peut influencer positivement sur votre vie. A lire sans l’ombre d’une hésitation.

« Plus on désencombre,

plus on prend conscience de tout ce qui est inutile«    p.37

 

 

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